Le cimetière de la morale - Vii

Un peu perdu j’avoue, j’sais pas trop où aller

J’ai forgé ma vertu dans le coin d’une allée

Un tournevis et les petits font sauter le parcmètre

Mais l’Etat français finira par te la mettre

Encore deux ou trois 16 qui sentent un peu la merde

Besoin d’aide mais c’est dur de l’admettre

Moi j’admire mes ennemies, maudis mes alliés

Envie de baiser la femme du voisin de pallier

Déballer vos engins téléréalités

De la tronçonneuse à la chemise à palmier

Je parle peu, timide et sans complexe

Sans plants d’beuh, accrocher Subutex

La boutique est ouverte, moi j’suis pas pharmacien

Le délire est malsain, c’est pas la découverte

La wide c’est fashion comme les polos moulants

Une saison ordinaire, le cou dans un nœud coulant

C’est grillé même avec le bas en nylon

Tueur né, coller des menottes à un embryon

Leur logique c’est ghetto, passe-moi la Kalash

A chaque présidentielle on s’approche du 3ème Reich

C’est la voix de garage qui pousse la chansonnette

Le poids des factures fait tourner les gens honnêtes

On a déchiré la sonnette et le sonar

Avec un son des années 90 connard

J’organise la rupture, refais le mur de Berlin

Jack LaMotta versus Amélie Poulain

Mon destin a germé à la frontière espagnole

Le matos de l’ETA caché dans ta bagnole

T’es balaise, moi j’suis taillé comme un bâton

J’aime le foot à l’anglaise et les mafias du Japon

J’ai appris le bénéf' on te torchait le cul

J’suis niqué, filtré sur mes têtes de lectures

De la dope dans le rectum, gamin de l’hécatombe

Un disque et je repose en paix dans les catacombes

Musique sombre à l’arrière de la salle

Presque autant de mains sales que dans les ambassades

Une mauvaise passade, parfois ça s'éternise

La haine moi je traine avec des hyènes comme Bernie

Assis dans ma cachette, le doigt sur la gâchette

Pour acheter les péchés, couper le shit en barrettes

C’est bête et méchant comme l’humour des boulets

Parfois j’ai pas fait l’poids, j’me suis fait dépouiller

J’irai graver mon blase sur ta pierre tombale

Mon âme dans le cimetière de la morale