La bête - Paco, Mani Deïz

Et oui ma musique de barbare n’est qu’une bête sanguinaire

Elle a déjà fini la barbaque et tous les restants d’hier

Elle est déter', elle est maniaque, elle pourrait bêtement s’y plaire

Elle est véner, elle est d’attaque, elle coupe des têtes sans critère

Et oui c’est clair elle a la niak, t’as vu ces gars qui balisent

Abusé, j’ai vu des wacks l’accuser d’cannibalisme

Elle a les crocs, les dents pointus, des projets dans c’coin d’rue

Son point d’vue dans un étau, elle grogne en protégeant l’instru

Quelle charogne indomptable, certains voudraient la dresser

La belle charbonne asocial, rien n’pourrait l’apaiser

Oh assume quand elle s’rebiffe, si tu l'égratignes ça coûte cher

Elle a sa plume entre les griffes, entre les canines un bout d’chair

C’est une furie enragée, protégez gamins et gamines

Elle aime s’lécher les babines, elle est jamais loin d’cette cabine

Des abîmes elle a surgit, tonton penses-tu au traquenard?

Une fois recousu du fond tu comprends le sens du mot braquemart

Impossible à museler, elle est affamée, à l’affût

T’as vu la rue l’a balafré, elle est appâtée par l’raffut

Parfois infâme, au bout elle dégénère et joue l’ordure

Si elle t’a mordu au cou c’est qu’elle a flairé l’coup tordu

A quoi bon la pardonner?

Chaque projet sera pareil

Tu l’entendais pas grogner quand tu t’approchais d’sa gamelle

Bête féroce blessée, perdue, loin d’sa tanière

Que ce rap game a trop stressé avec ces putains d’sales manières

Et oui le mal elle avoue l’faire, à bout de nerfs, elle a souffert

C’est un loup, elle a tout l’flair et l’instinct d’un chat d’gouttière

La misère elle va t’masser mais vaut tard que jamais

L’mamifère est carnassier, charognard je l’admets

Mais comment la rassasier?

La bête a de l’appétit

Tu veux partager l’assiette, ça n’allaitera pas ses p’tits

Allez balance une p’tite pièce, ça paiera l’sachet d’riz

Elle a l’apparence d’une tigresse qu’un gars ramène pas chez lui

Elle peut bondir à tout moment, combien voudrait sa peau?

Et si souvent l’sang coule autant c’est que l’destin nous déçoit trop

En conditions, elle s’balade et rend sur l’plancher des vaches folles

Dans son sillon, les cadavres ont remplacé les casseroles

Elle maîtrise et s’entretient, elle peut t'épuiser 30 gues-din

Sors un micro puis elle te les brise, elle aiguise ses dents d’requin

Méfie-toi car la bête reste impensable à cerner

L’instrumental est sa proie, elle attend dans sa saignée