Marie - Anne Sylvestre

Marie - Anne Sylvestre

Год
1987
Язык
`Franču`
Длительность
266060

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Dziesmas vārdi " Marie "

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Marie

Anne Sylvestre

Quand Marie passait, seulette, oh !

Comme on la regardait !

Quand Marie passait, simplette, sans rubans et sans apprêts

Les crétins devant leur verre, les chipies à leur carreau

Qui jugeraient la terre entière, qui voient pas ce qui est beau

Disaient «Elle fait sa fière, Marie qui ne compte pas

Marie taillée à la serpe, Marie au visage ingrat»

Et Marie disait le soir à Clément, à son espoir

«Dis-moi ce qu’ils me trouvent, qui ne leur plaît pas

Dis-moi ce qu’ils me trouvent, c’qu’ils n’me trouvent pas

Qu’ils aillent demander à ma mère de quelle peau elle m’a cousue

Qu’ils aillent demander à mon père de quel amour il m’a voulue

Et à ma fille, à Maïté, si j’suis pas la plus douce à embrasser»

Et Marie, devant sa glace, se disait à demi-voix

«J'peux me regarder en face, j’aime bien ce que je vois

J’ai, tant au long de ma vie, cherché la beauté que, si

J'étais pas un peu jolie, j’serais déjà plus ici

J’ai pourtant la peau si douce, j’ai pourtant les plus beaux yeux

Qu’on ait vu d’mémoire de source, de mémoire d’amoureux»

Et Marie disait toujours à Clément, à son amour

«Dis-moi ce qu’ils me trouvent, qui ne leur plaît pas

Dis-moi, dis-moi, ce qu’ils me trouvent, c’qu’ils ne me trouvent pas

Qu’ils aillent demander à ma mère de quelle soie elle m’a tricotée

Qu’ils aillent demander à mon père de quelle tendresse il m’a parée

Et à ma fille, à Maïté, si j’suis pas la plus douce à embrasser»

Et Marie, la toute fière, se disait d’un ton bien las

«Quelle serpe a pu me faire ce visage et ces mains-là?

S’ils ne peuvent pas comprendre qu’au moins ils ne disent rien

Je suis femme et je suis tendre, certains s’en souviennent bien

Et si l’amour se rappelle autant que je l’aime, moi

Il faut bien que je sois belle, sinon je ne vivrais pas»

Et lui répondit Clément, en cherchant ses mots longtemps

«J'sais pas ce qu’ils te trouvent, qui ne leur plaît pas

J’sais pas ce qu’ils te trouvent, moi, je ne trouve pas

J’sais que le jour où je t’ai vue, j’ai eu envie de te garder

Que le jour où je t’ai connue, moi, ma maison, j’t’ai tout donné

Et que pour moi, pour Maïté, tu restes la plus douce à embrasser.

T’es toujours la plus douce à regarder».

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